• Traduction [Reverse Book 2]



    Ci-dessous se trouve une traduction de la première nouvelle du Reverse Book 2 :
    1000の悲劇 (1000 no higeki).

    Il ne s'agit que d'un travail amateur que j'ai réalisé d'après la traduction anglaise de
    Kumori No Ko (le lien mène à sa traduction). Il est préférable de lire sa traduction, ou si possible, le texte original en japonais. En attendant qu'une version officielle sorte, voici donc une modeste traduction française.
    Bonne lecture !

     

    Un millier de tragédies.
    ___________________________________________

     

    Son nom est le Comte Millénaire. Celui qui mène le monde à sa fin.
    Des oreilles pointues, une bouche géante.
    Ce qu'il préfère ; les tragédies.

    Dring – dring – dring.

    Des montagnes de téléphones empilés sonnent.

    Dring – dring – dring.

    Entouré par la montagne de téléphones, le Comte sourit comme toujours. Chacun des téléphones du Comte est connecté à une tragédie. Un nombre infini de tragédies prennent vie dans le monde, attendant la visite du Comte. Comme des œufs patientant en douleur, elles sont impatientes du jour où elles donneront des Akuma.

    *

    Le Comte est très occupé.

    Il marche à travers la ville d'un pas enthousiaste. La carmine rue pavée est comme du chocolat.

    De la musique animée est audible au loin. Des ballons aussi colorés qu'une friandise dansent dans le ciel. Les voix des gens sont parcourues de rires.

    Il semble qu'il y ait un festival aujourd'hui.

    Le Comte, attiré par le brouhaha, s'arrête soudain. Un petit enfant serre son gant. Des cheveux roux foncés et un manteau brun : un enfant dans les couleurs de l'automne. On pourrait le soulever sans effort d'une main, il est si petit. Des larmes coulent le long de ses joues rouges gonflées.

    « Que t'arrive-t-il ? »

    « Maman, où es-tuuuu ? » L'enfant qui sanglote ne manifeste aucun signe pour s'éloigner du Comte.

    « Je suppose que je n'ai pas le choix. »

    De sa poche, le Comte sort une corde à sauter. Il attache adroitement l'enfant sur son dos et se met à marcher.

    *

    Le Comte se met à porter l'enfant sur ses épaules. Il se dirige vers une ville à l'Est.
    Cette terre a une aura de sérénité, avec des temples et des statues en pierre ici et là. Les habitants aux cheveux et yeux noirs dévisagent le Comte avec des expressions surprises.

    Ce qui était compréhensible, puisque le Comte, avec ses oreilles pointues et son étrange chapeau, était apparu sans prévenir sur la route où des mauvaises herbes avaient poussé, telle une fleur de rafflésia toxique.

    Le Comte s'arrête au coin d'une des maisons alignées dans la rue. Dans cette maison, un homme a plongé dans le sommeil éternel. Une jeune femme l'étreint, pleurant. Ses cheveux, qui se balancent chaque fois qu'elle sanglote, sont comme une rivière d'encre. Seuls des sons rauques quittent sa gorge à présent. Mais elle ne fait aucun effort pour s'arrêter de pleurer.

    Le Comte s'approche doucement. « Qu'est-ce qui ne va pas ? »

    Comme une fleur humide par la rosée, la femme lève la tête avec des filets de larmes visibles sur ses joues. « Celui qui a juré serment lors de notre mariage qu'il passerait sa vie auprès de moi est parti. Il a rejoint les dieux. »

    « Dans ce cas reprenons-le de leurs mains méprisables. »

    Un vain espoir apparaît sur son visage. De la force retourne à ses yeux vides.

    Elle réalise peu qu'elle venait de faire le premier pas sur les marches amenant à l'échafaud. Elle ne se serait jamais imaginé qu'une nouvelle tragédie cherchait à s'approcher d'elle.

    « Comment... ? »

    « C'est facile. Tout ce que vous avez à faire est d'appeler le nom de votre bien-aimé. »

    « C'est tout ? » S'exclame-t-elle surprise. L'espoir s'empare de son coeur, la tentant douloureusement.

    La voix du Comte agit comme un poison.

    Mais pour elle, elle est aussi douce qu'une sucrerie. Tendre une friandise qu'elle ne pourra pas s'empêcher de prendre. « Mais... ramener les morts à la vie... comment pourrait-ce... » Son cœur balance.

    Le Comte sourit légèrement. « Veuillez y songer. Je reviendrai m'arrêter ici plus tard. »

    C'est vrai ; le seul capable d'exaucer son vœu est le Comte. Il connaît son cœur comme s'il le tenait dans le creux de sa main. Lorsqu'ils se rencontreront la prochaine fois, elle appellera à coup sûr le nom de son bien-aimé. En suppliant avec tant de force que le Ciel l'entendra.

    Souhaitant inverser l'ordre du monde. Ne sachant pas quel grand prix elle va payer. Elle rappellera son âme, qui se dirigeait vers l'autre monde.

    Et alors elle aurait apporté une nouvelle tragédie au monde.

    Le garçon avait observé, ses grands yeux largement ouverts.


    *

    De sa poche, le Comte sort un morceau chiffonné de papier blanc. « Je pense... qu'il est l'heure. Allons-y. »

    Cette fois, ils se précipitent vers l'Ouest. Dans les contrées lointaines de l'Ouest se trouve une ville minière qui il n'y a pas si longtemps prospérait et regorgeait d'hommes rêvant de s'enrichir rapidement. A présent seule de la poussière rouge dérive sur les routes. Il n'y a quasiment pas âme qui vive.

    Le Comte se dirige vers une petite cabane.

    Un petit enfant se tient froid dans le lit. Seulement âgé de deux ou trois ans de plus que le garçon sur le dos du Comte, l'enfant n'avait même pas vu s'écouler dix années dans le monde. La maladie s'était emparée de son petit corps, et au final sa vie avait vacillé.

    Le père étreint doucement la main de l'enfant. L'enfant ne lui rend pas son étreinte. Mais le père continue de tenir la main de l'enfant, s'accrochant au vain espoir qu'à un moment il serrera sa main en retour.

    Ce garçon était la seule famille qu'il restait au père, et l'enfant de sa défunte épouse bien-aimée. Le père a fait tout ce qu'il a pu pour guérir l'enfant de sa maladie. Cependant, une fin cruelle les avait attendu.

    *

    Un nombre infini de magnifiques fleurs sont offertes en offrande pour le repos de l'âme de l'enfant. Enveloppé par leur riche parfum, le père est aussi immobile qu'une statue.

    « Vous êtes-vous décidé ? »

    Le père lève lentement la tête, puis acquiesce. Le désespoir et la douleur ont consumé sa raison.

    La douleur voile les yeux des gens. Il ne voit même pas l'air moqueur qui apparaît sur le visage du Comte.

    Le Comte produit un corps démoniaque sur le modèle d'un squelette.

    Le père appelle le nom de son enfant comme il lui avait été dit de faire. Sa voix atteint l'âme de l'enfant dormant gentiment et la rappelle violemment au monde des vivants.

    Le Comte observe avec satisfaction. L'âme de l'enfant est entrée dans le corps démoniaque. Le Comte élève les coins de sa bouche en un sourire. Le corps démoniaque force la bouche du père et s'impose dans son corps. Le Comte applaudit et rit.

    La peau est celle du père, le squelette est fait de Matière Noire, et l'âme emprisonnée est celle de l'enfant. Une arme terrible vient d'être créée.

    Et un autre des jouets du Comte pousse son cri de naissance.

    Sur le dos du Comte, l'enfant somnole.


    *

    « Devrions-nous aller voir comment les choses se présentent ? »

    Le Comte saute vers le Sud. Dans le Sud se trouve une ville où brille un soleil de plomb.
    Des gens bronzés par le soleil se promènent gaiement.

    La destination du Comte est une petite maison au toit rouge. Un vieil homme y vit seul. Il avait déménagé sur ce continent depuis un lointain pays nordique, apportant seulement ses rêves. Il avait travaillé d'arrache-pied et rencontré sa femme bien-aimée, avec qui il a passé des temps de joie et de douleur.

    Une semaine plus tôt, le vieil homme avait perdu la femme qui avait été sa compagne pendant de nombreuses années. Devant le vieil homme était apparu,la tête penchée, notre très cher Comte. A présent le vieil homme et la femme ne faisaient plus qu'un. Le Comte leur avait offert un bonheur tortueux.

    Le fruit de la tristesse humaine. Le résultat de la stupidité humaine. Tel était un Akuma.

    L'Akuma sur le modèle d'un vieil homme est une arme telle un nourrisson. Il faut l'élever.

    Le Comte murmure dans son oreille. « Maintenant, tue. Alors tu grandiras encore et encore. »

    Le vieil homme se lève maladroitement de sa chaise à bascule. Son regard se tourne lentement vers la maison voisine. Un autre couple âgé, une grande joie l'un envers l'autre, vit ici. Le vieil homme caresse sa large barbe.

    « Ce serait un bon endroit pour commencer, » dit le Comte.

    La chaise à bascule, sans propriétaire, se balance d'avant en arrière.

    Et le monde s'approche de sa chute tandis qu'une autre pièce s'avance.

    Le garçon se frotte les yeux.

    *

    Le Compte serait-il un peu fatigué ? A présent il se dirige vers sa maison qui est et n'est pas dans ce monde. Là-bas vivent des êtres qui sont et ne sont pas humains.

    Le Comte ouvre la porte d'une pièce qui ressemble à un coffre à jouets. Une fille à la peau lisse et sombre arrive en courant. Elle ressemble à une poupée dans sa robe noire pourvue d'une multitude de lacets.

    Les yeux de la fille brillent de curiosité. « Qui est ce garçon ? »

    « Je n'en ai aucune idée. »

    « Vous allez le manger ? »

    « Je n'en ai pas la moindre intention. »

    « Alors puis-je ? »

    « Non. »

    La fille lèche sa friandise sucrée. Elle déteste les humains. Faibles et fragiles, ils ne représentent à ses yeux rien de plus qu'un emballage de sucette. Le chiffonner, lui marcher dessus ou le déchirer, sans doute ne ressentirait-elle rien.

    « Laissez tomber ça, Comte Millénaire. Jouons. »

    « Je suis occupé. »

    « C'est de la faute de ce garçon ? » Il y a une dangereuse lumière dans les yeux de la fille.

    « Non. »

    Le Comte part de nouveau, une note à la main.

    Le garçon renifle.

    *

    Le Comte est venu dans le Nord à la recherche de la prochaine tragédie. La ville où il a en premier lieu rencontré le garçon se situe dans le Nord. Elle est gouvernée par le silence ; il semble que le festival soit terminé.

    Le Comte marche rapidement.

    Il marche en portant le garçon sur son dos.

    Il s'avance vers une tragédie.

    Soudain le garçon sur son dos éclate en sanglots.

    « Quel ennui. Mais qu'est-ce qui se passe ? » Avait demandé le Comte, qui ne paraissait pas le moins du monde ennuyé.

    Le bruit d'adultes sanglotant atteint ses oreilles. Il regarde rapidement à travers la fenêtre d'une maison isolée pour voir une femme couvrant son visage et pleurant. L'homme à ses côté tient doucement son épaule. Une tristesse profonde est visible sur son visage également.

    Une tragédie naissante.

    Un jour elle donnera lieu à des embryons...

    « Maman ! » Depuis le dos du Comte, une voix forte et excitée.

    L'enfant saute légèrement du dos du Comte. Sans un regard de côté, il court directement dans les bras de sa mère.

    Les enfants parviennent toujours à se faire câliner.

    « Êtes-vous celui qui l'a ramené ? Merci ! » La mère incline sa tête.

    Le Comte sourit. Il caresse doucement la tête du garçon. « Je suis sûr qu'il grandira rapidement et trouvera de nombreuses personnes qu'il aimera. »

    « Merci ! »

    Le Comte leur tourne le dos et part. « Et veuillez créer un magnifique Akuma. Je l'attendrai avec impatience. »
    Personne n'entend le murmure du Comte, qui s'évanouit dans une rafale de vent.

    Le Comte erre toujours dans le monde de fond en comble.

    Son nom est le Comte Millénaire. Le créateur des Akuma.
    Sur sa tête, un chapeau haut-de-forme.
    Ce qu'il préfère ; les tragédies.


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